Déclaration de la Fraternité Notre Dame
(30 juillet au 17 août 2001)

53ème Session de la sous-commission
de la promotion et de la protection
des Droits de l’Homme à Genève

Point du jour :
Droits Economiques, Sociaux et Culturels

La Fraternité Notre Dame est heureuse de vous livrer ses réflexions dans le cadre de cette sous commission des Droits de l’homme où elle se fait un point d’honneur à y témoigner régulièrement. En effet, les commissions et sous commissions sont un pilier important pour sensibiliser le monde entier et les plus nantis aux souffrances des êtres humains, pour être le porte-parole de ces sans voix et y témoigner qu’au 21ème siècle malheureusement les droits de l’homme sont bafoués dans de nombreux pays, et sournoisement estropiés dans d’autres.

Rappelons que la Fraternité Notre Dame oeuvre sur la quasi-totalité des continents au service des personnes les plus démunies sans distinction de classe, de race, de sexe ou de croyance.
Toutes ses missions permanentes ou ponctuelles en Afrique, Antilles, Asie, Amériques ont pu s’établir grâce à son Evêque Fondateur Mgr Jean Marie Roger Kozik.

La Fraternité Notre Dame comme d’autres associations est témoin que ces droits sont bafoués dans des pays souffrant de pauvreté ou d’extrême pauvreté mais aussi dans nos pays européens dits libres, civilisés et respectueux des droits de l’homme.

Depuis 20 ans où la Fraternité Notre Dame travaille au soulagement de la pauvreté, elle a malheureusement constaté que la misère s’est accrue. Nous le mesurons au contact de la population locale en Haïti, Niger, Mongolie, Rwanda, Roumanie, Ex-Yougoslavie, Cameroun, Albanie, Kosovo, France, Salvador où des missions permanentes ou ponctuelles existent.

Les droits fondamentaux y sont bafoués : droit à la nutrition, au logement, à la santé, à l’éducation, à l’acquisition, la conservation des biens, des terres. Les lois ne protègent pas assez ces droits fondamentaux. Les pays les moins développés sont touchés de plus en plus par les fléaux de la faim, de l’analphabétisation, du chômage, de la mortalité.

Dans les pays plus développés, des populations entières sont plongées dans le chômage sans espoir d’amélioration, la servitude de la drogue, la population des sans abri croit considérablement : la Fraternité Notre Dame y a ouvert des soup kitchens pour subvenir aux besoins alimentaires quotidiens. Nous accueillons gratuitement le plus chaleureusement possible ces personnes en rupture de la vie sociale.

Mendier un repas quotidien dans nos pays industrialisés est devenue une triste réalité. Signe des temps qui illustre la régression de nos sociétés du 21ème siècle. Exploitation indigne des enfants, travail clandestin, prostitution, vente d’organes, vente d’enfants, enrôlement dans des armées irrégulières ; effondrement de la cellule de base de la famille : autres signes des temps qui nous font réfléchir aux drames actuels.

La Fraternité Notre Dame estime qu’une des grandes causes de cette régression des sociétés est la chute des valeurs spirituelles : plus de charité active qui était le moteur et le sang de nos civilisations. L’égoïsme à notre époque ou la modernisation est devenue sophistiquée ou rien ne manque à nos pays dits civilisés, a sclérosé le coeur de nos sociétés. Les plus pauvres ne profitent pas de ce progrès.

Mais les moyens existent pour enrayer petit à petit cette tragédie du 3ème millénaire. Si on éduque la jeunesse, si on apporte des emplois à la population active, si on rend la dignité aux vieillards, pierre par pierre de tous côtés, l’édifice peut se rebâtir.

Le Fondateur de la Fraternité Notre Dame, Mgr Jean Marie Roger Kozik prouve dans les actions sur le terrain que nous pouvons aider les plus pauvres à sortir de la misère. Ce sont des centaines d’enfants qui ont échappé à la mort en Mongolie, Haïti, Niger, qui ont repris goût à la vie, qui sont scolarisés. A notre échelle, notre oeuvre caritative composée de plus de 100 membres répartis sur plusieurs continents nourrit depuis 20 ans des milliers de personnes avec l’aide de laïques bénévoles.

La Fraternité Notre Dame sert des repas aux malades du Sida aux USA, nourrit des sans abri en France, Chicago, New York, Mongolie, Niger, Haïti, Cameroun, Martinique. Des écoles orphelinats, dispensaires, un hôpital ont été fondés depuis 20 ans.

En Mongolie, par exemple, la Fraternité Notre Dame a ouvert un hôpital de 65 lits réservé à ceux qui sont refoulés par tant d’autres centres de soins pour raison financière.

L’action de la Fraternité Notre Dame serait plus efficace si elle pouvait être davantage aidée, obtenir davantage de produits pharmaceutiques et chirurgicaux par exemple.

Dans plusieurs pays, certains catholiques adoptent une fermeture d’esprit, un sectarisme à l’égard de toute autre forme de conviction ou d’expression différente de la leur allant même jusqu’à la pression et persécution religieuse indigne dans des pays dits démocrates.

En Afrique, la discrimination ne permet pas le développement de la Foi et maintient une forme de tutelle morale au lieu de développer l’identité culturelle du pays. On ne favorise pas par exemple l’implantation d’évêques ou de prêtres du pays d’origine, on empêche l’installation d’écoles gratuites bafouant les droits de l’enfant en interdisant tout accès à l’éducation.

Mais nous sommes convaincus du bien fondé de nos actions sachant que l’amour triomphe de la haine et que la vraie religion doit porter à la tolérance, au dévouement pour son prochain, à la compassion.

Avec un état d’esprit respectueux d’autrui et un courage sans limite, le Fondateur de la Fraternité Notre Dame soucieux de faire respecter la dignité de l’être humain dans la société à travers ses différences transmet cette nécessité aux missionnaires proches des populations et aux bénévoles laïcs.

Nous travaillons à une vie plus digne et plus humaine dans le respect de la différence et la solidarité sans distinction de race, sexe, classe ou croyance et nous sommes convaincus que la pauvreté peut être enrayée à l’échelle planétaire si des bonnes volontés se joignent tant dans les minorités que dans les grands groupes industriels et majoritaires de notre terre.

[Fin de la Déclaration]

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