Déclaration de la Fraternité Notre Dame
(19 Mars - 27 Avril 2001)

57ème Session de la Commission des Droits de l’Homme à Genève
point du jour sur le racisme, la discrimination raciale,
la xénophobie et toutes les formes de discrimination.

Un des objectifs de l’ONU est le respect des droits de l’homme. La Fraternité Notre Dame oeuvrant sur les différents continents au service des personnes les plus démunies sans distinction de classe, de race, de sexe ou de croyance est témoin comme d’autres associations que ces droits sont bafoués dans des pays souffrant d’une extrême pauvreté, mais chose inconcevable au 21ème siècle bafoués dans nos pays européens dits libres civilisés et respectueux des droits de l’homme.

Dans les écrits auxquels se réfèrent nos dirigeants, notre constitution assure la liberté de conscience. La France possède inscrits dans sa constitution des droits intangibles. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat garantit la liberté de conscience.

La démocratie enseigne t’on aux enfants dans les manuels scolaires est un régime politique mais aussi un code moral : on explique à ces élèves que c’est le régime qui protège le mieux la diversité, celui qui parvient le mieux à faire vivre ensemble sous des mêmes lois des gens ayant des origines, des opinions, des convictions, des goûts différents. C’est vrai c’est ce que l’on enseigne aux élèves du 21ème siècle et c’est ce qu’ils croient puisqu’on leur enseigne.

Or que voit-on en France, et que vit-on en France ?

Une guerre fanatique et acharnée contre les minorités spirituelles, contre les courants éducatifs ne s’alignant pas sur le courant de pensées imposé. Ce que l’on enseigne à nos chers enfants serait-il donc mensonger ? La démocratie ne serait-elle plus ce qu’elle était ? Qu’en est-il de l’enrichissement dans la diversité ?

La Fraternité Notre Dame à l’exemple d’autres minorités a enduré des processus d’intimidation, désinformations, calomnies, pressions, chantages. Certains catholiques adoptent une fermeture d’esprit, un sectarisme à l’égard de toute autre forme de conviction ou d’expression différente de la leur allant même jusqu’à la pression et persécution religieuse indigne dans une démocratie européenne entre frères chrétiens sur une terre, la France, “dite fille ainée de l’Eglise”.

Sous couvert du label discriminatoire anti-secte, pouvoirs politiques et religieux unissant une pensée sectaire font pression sur des minorités comme la nôtre, empêchant la bonne marche de nos activités sociales et humanitaires. Les exemples à citer seraient nombreux.

L’absence de la liberté d’expression est le signe des régimes autoritaires. Les canaux médiatiques en France dans un feuilleton “la chasse aux sectes en France” à un rythme répété font la une des journaux télévisés et de la presse avec des dénonciations publiques limitant la liberté d’expression ou de conviction. Ou est le temps en France où la liberté religieuse n’était pas menacée ? Où les courants éducatifs qui reconnaissaient la dimension spirituelle de l’enfant pouvaient s’exprimer car l’enseignement scolaire de la République garantissait la liberté de penser ou d’expression.

La Fraternité Notre Dame estime que chacun peut avoir une manière différente de penser et être libre de l’exprimer et a pu se rendre compte que dans différents pays ou elle a ouvert des missions à caractère humanitaire que les églises intervenaient auprès des gouvernements pour garder leurs privilèges et faire en sorte que les minorités soient réduites au silence. Elle a observé des attitudes de discrimination religieuse dans certains pays d’Afrique où on ne favorisait pas l’installation d’évêques ou de prêtres du pays d’origine.

Cette attitude ne permet pas le développement de l’expression de la Foi et maintient une forme de tutelle morale au lieu de développer l’identité culturelle du pays. Il n’y a aucune raison de ne pas accepter les minorités religieuses du moment qu’elles ne mettent pas le pays en péril ou ne portent pas atteinte à la liberté des individus.

La diversité et la différence dont parle nos manuels scolaires du 21ème siècle à nos jeunes élèves français devraient nous enrichir au lieu de nous diviser.
Si le respect de l’autre dans sa différence est un des acquis des droits de l’homme, nous témoignons ici et nous vous remercions de pouvoir le faire, qu’il n’est pas appliqué à l’égard des minorités dans nos pays européens.

Ce qu’on explique pas dans les manuels scolaires aux enfants c’est que des majorités imposent le monopole d’un point de vue censurant les autres, se donnant le droit de tout contrôler sous prétexte d’être majoritaire en nombre. Le nombre ne fait pas la qualité d’un groupe. L’Etat démocratique est censé protéger les faibles contre la puissance des forts.

Dans ses orphelinats (Haïti - Niger), ses hopitaux (Mongolie), ses écoles, ses restaurants gratuits pour les sans abris, à Chicago, New York, Paris, Martinique, Salvador etc... La Fraternité Notre Dame se fait un devoir de considérer chaque être humain avec le même respect et le même état d’esprit.

La Fraternité Notre Dame oeuvre dans différents pays au service des miséreux, des enfants des rues, des malades du Sida, des orphelins, des prisonniers, des infirmes, des affamés. C’est cet état d’esprit, de paix, de charité et de tolérance, de respect conforme à la déclaration des Droits de l’Homme que le Fondateur de la Fraternité Notre Dame, transmet aux religieuses, religieux missionnaires et aux laïcs bénévoles.

En ce 3ème millénaire, la Fraternité Notre Dame formule le voeu de voir en Europe le respect des droits de l’homme effectif dans les actes posés et non dans les mots, pour que la paix, l’unité et la tolérance puissent y régner”.

[Fin de la Déclaration]

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